IA - Peut-on faire confiance à la correction automatique ?
Les années 1980, c'est l'invention du Rubik's Cube, la sortie de l'Empire contre-attaque et le mariage royal entre Charles et la princesse Diana... mais saviez-vous que c'est aussi l'arrivée — plus discrète — de WordCheck, le premier vérificateur orthographique ?
À l’époque, la correction consistait simplement à comparer les mots d’un texte avec une base de données. Si le mot n’existait pas dans la base de données, alors il était souligné. Il n’y avait ni vérification grammaticale ni suggestions de correction, mais cela permettait toutefois de ressortir un certain nombre de fautes de frappe.
Plus de quarante ans plus tard, où en sommes-nous ?
Comparaison de correcteurs automatiques
Comparons les correcteurs de trois logiciels de rédaction, Microsoft Word, Google Docs et Talers.
Pour ces trois correcteurs, nous allons tester plusieurs types de fautes :
des fautes d’orthographe,
des fautes de grammaire,
des fautes de style (pléonasme, répétition, etc.).
(Word Online)
(Google docs)
(Talers)
Que remarque-t-on ?
Tous les correcteurs détectent et corrigent les fautes d’orthographe.
Google Docs et Talers repèrent des erreurs de grammaire ignorées par Word Online.
Talers va encore plus loin et souligne même un pléonasme. En effet, « comme » et « par exemple » sont redondants : la phrase gagnerait en simplicité et serait plus agréable à lire si l’on gardait seulement l’une des deux expressions.
Ce type de correction est le plus difficile, car il nécessite une compréhension profonde du langage. Il serait également dangereux de vouloir contrôler de trop près le style de tous les rédacteurs… cela encouragerait une norme d’écriture stricte qui étoufferait l’originalité et l’expressivité.
Un nouveau-venu : l’intelligence artificielle
Les correcteurs d’aujourd’hui utilisent un système de règles, écrites à la main, qui permet de vérifier qu’une phrase est grammaticalement correcte et qu’elle ne contient pas d’erreur de style flagrante.
Cette méthode a l’avantage d’être simple et performante. En revanche, il faudrait créer une quantité démesurée de règles si on voulait réellement détecter toutes les fautes aussi bien qu’un humain le fait.
Par exemple, ce genre d’erreurs phonétiques est encore ignorée par les correcteurs automatiques : « Île son las ! » (Ils sont là !).
Le boost récent de l’intelligence artificielle apporte une nouvelle génération de correcteurs automatiques, encore plus performants, mais aussi beaucoup plus lents que les correcteurs actuels.
Comme un humain, cette intelligence artificielle est capable de comprendre un contexte, un ton, « l’environnement » d’un texte.
Si nous demandons à GPT-3 de corriger le texte « Île son las ! », l’intelligence artificielle retourne la phrase suivante : « Il est là ! ».
Ce n’est pas encore parfait… mais presque !
Un autre problème qui peut survenir est le biais culturel avec lequel le modèle d’intelligence artificielle a été entraîné (cf. Le rapport de Mars 2020 de l’Institut Montaigne). Cela peut entraîner de faux-positifs liés au contexte culturel et linguistique de l’utilisateur.
Conclusion
Plus de 40 ans après WordCheck, que faut-il retenir ? Peut-on faire confiance à la correction automatique ?
Oui et non.
Le correcteur automatique est un outil qui peut vous sauver des heures de travail, et grandement améliorer la qualité de votre écriture !
Pour autant, il n’est pas infaillible. Il existe une foule d’erreurs qui vont bien au-delà de la portée des correcteurs. C’est pourquoi il vaut mieux, quand un texte est prêt, effectuer une relecture par une personne humaine compétente, qui saura déceler les subtilités du contexte et apporter la couche finale.
Chez Talers, nous recommandons cette méthode de travail :
utiliser un correcteur automatique pour repérer les erreurs les plus communes à la volée,
de temps en temps, faire vérifier votre texte par une IA compétente,
quand le texte est prêt, effectuer une dernière relecture par un humain.
