Tout savoir sur la bêta-lecture

Tout savoir sur la bêta-lecture

Vous arrivez à la fin de l’écriture ou de la rédaction de votre histoire et vous pensez déjà à la suite ? Pour finaliser et améliorer votre texte, il vous faut prendre le recul nécessaire pour visualiser les incohérences, les erreurs de narration et les intrigues un peu légères qui ne fonctionnent pas bien. En tant qu’auteur, cette posture de lecture de sa propre œuvre est impossible à adopter.

Voilà pourquoi il est important de songer à faire passer votre manuscrit en bêta-lecture. Suivez le guide pour tout apprendre de cette pratique : comment trouver des bêta-lecteurs et surtout bien les choisir ? En quoi consiste exactement cette démarche et qu’est-ce qu’elle exigera de vous, auteur.e ? On vous explique tout dans cet article.

Qu'est-ce qu'une bêta-lecture ?

Stephen King a écrit dans son livre Écriture, Mémoires d’un métier : “Les romanciers, moi y compris, ne comprennent pas très bien ce qu’ils font, ni pourquoi ça marche quand c’est bon, ni pourquoi ça ne marche pas quand ça ne l’est pas.” Voici précisément pourquoi tout manuscrit a besoin d’une bêta-lecture. Car il est compliqué de savoir exactement ce que vont comprendre et percevoir vos futurs lecteurs : est-ce que le message et les émotions que vous avez voulu faire passer ont bien été compris ? La bêta-lecture vous permet de vous en assurer.

La définition de la bêta-lecture

Il s’agit d’une lecture analytique, réalisée ou non par un professionnel. Attention : il ne s’agit pas d’une correction qui viendrait seulement pointer du doigt les fautes de grammaire ou les erreurs de langage. Ici, l’avis concerne l’ensemble de l'œuvre : histoire, crédibilité, construction et évolution des personnages, cohérence, compréhension. Cette lecture sert donc à améliorer le récit et à voir si, oui ou non, le texte est prêt à être publié.

Une bêta-lecture, c’est gratuit ou payant ?

Il est possible de trouver des bêta-lecteurs qui agissent à titre bénévole, par passion de l’écriture et des livres. Il s’agit bien souvent d’un échange de bons procédés : on peut bénéficier des services d’un bêta-lecteur, mais on propose alors soi-même de relire le manuscrit des autres. Cette activité d’analyse est aussi bénéfique en tant qu’écrivain. Il plonge dans les coulisses de la création d'une histoire et perçoit mieux, dans la plume des autres, ce qui peut être rendu encore meilleur dans sa propre écriture.

Des plateformes dédiées, comme Plumavitae, proposent parfois de rémunérer les bêta-lecteurs amateurs. De plus en plus de correcteurs ou de professionnels de l’édition mettent également leurs services (payants) de bêta-lecteurs à la disposition des auteurs.

Pourquoi passer par l’étape de la bêta-lecture ?

Le bêta-lecteur procédera à une analyse plus ou moins profonde de votre roman. Cette dernière vise à déceler :

  • les erreurs dans la psychologie des personnages, ainsi que dans leurs relations,

  • le manque de clarté dans les événements, dans l’intrigue ou dans le style d’écriture,

  • les contradictions, les incohérences, les soucis de compréhension,

  • les lourdeurs de style ou les problèmes de lisibilité,

  • les effets de narration (suspense, surprise, plot-twist, etc.) qui fonctionnent – ou pas,

  • les problèmes dans le rythme et dans la construction de l’histoire,

  • le manque d’authenticité.

Il vous fait aussi part de ce qu’il a ressenti pendant la lecture : intérêt tout du long, excitation à la fin, ennui par moments, tel chapitre est génial mais celui qui suit manque de dynamisme, etc. Une bêta-lecture permet de pointer du doigt les points forts et les points faibles de votre histoire.

Nos conseils avant de passer en bêta-lecture

C’est décidé, vous voulez faire appel à un bêta-lecteur ? Voici nos recommandations avant de vous lancer, pour bien choisir cette personne et lui faciliter ce travail d’analyse.

Quand demander une bêta-lecture et comment bien s’y préparer ?

Nouvelle, roman, synopsis, pièce de théâtre, conte, scénario ou poésie : tous les formats et tous les genres littéraires peuvent faire l’objet d’une bêta-lecture. C’est aussi vrai pour les ouvrages non fictifs, comme les biographies, les articles, et les écrits techniques ou universitaires. Une bêta-lecture intervient quand vous estimez que votre texte est terminé, après votre propre relecture. C’est la phase finale avant la publication.

Pour rendre la tâche plus facile à votre bêta-lecteur et ainsi lui permettre de se concentrer sur le fond de l’histoire, veillez à éliminer du mieux possible les fautes d’orthographe et de conjugaison. Certains outils d’écriture avancés intègrent déjà des correcteurs automatiques puissants – bien plus que ceux fournis de base dans de simples logiciels de traitement de texte.

Choisir ses bêta-lecteurs

Avant de choisir un bêta-lecteur, vous devez bien comprendre cette démarche et ses objectifs :

  • vous allez recevoir de nombreux commentaires, généraux ou plus précis, sur votre histoire : il faudra les prendre avec du recul, sans vous offusquer,

  • prendre en compte tous ces retours exigera une réécriture : ne multipliez pas les bêta-lectures, sous peine de vous retrouver sous une montagne de travail supplémentaire ! Trois relectures (maximum cinq) de la part de profils différents suffiront amplement,

  • une relation de confiance doit se nouer entre vous et votre bêta-lecteur : son impartialité, sa confidentialité et sa bienveillance vous rassureront quant à son avis objectif.

Ces critères doivent orienter votre choix de bêta-lecteur. Des compétences plus concrètes entrent aussi en ligne de compte : est-ce que sa langue maternelle est celle de votre histoire, ou bien a-t-il l’habitude de lire ce genre ou ce format littéraire. Un bêta-lecteur “junior”, qui débute, n’est pas forcément à exclure : ses retours seront moins complets et ses commentaires moins précis, mais il est le profil type d’un néo-lecteur : un lecteur qui va complètement découvrir votre plume et votre univers. Son avis général pourrait grandement vous informer sur la manière dont serait perçu votre manuscrit une fois publié.

La perle rare ? Un bêta-lecteur qui a un avis constructif et qui réussit à analyser ce qui cloche, sans s’arrêter à son premier sentiment.

Où demander une bêta-lecture ?

C’est sûrement l’étape la plus difficile, notamment si vous ne faites pas encore partie d’une communauté d’auteurs ou si c’est votre tout premier texte. Il y a plusieurs manières de trouver des bêta-lecteurs, chacune avec leurs inconvénients et leurs avantages.

Demander à ses proches

C’est le premier cercle à solliciter. Vos proches vous connaissent bien… Mais c’est à double tranchant :

  • soit ils ne voudront pas vous vexer et seront vos premiers fans : dans ce cas, leurs retours manqueront d’analyse, de profondeur et d’objectivité,

  • soit ils vous connaissent si bien qu’ils n'hésiteront pas à dire tout ce qu’ils pensent de votre texte et à aller trop loin : certaines remarques risquent d’être blessantes et non constructives.

Vos proches restent une belle piste pour une première bêta-lecture. Cette étape vous permettra de supprimer les soucis principaux de votre histoire. D'une manière générale, leur opinion sera probablement bienveillante, même si, comme vous, ils manqueront de recul (et c’est normal).

Les groupes Facebook et les forums

Il existe de nombreux groupes Facebook ou forums (comme le très connu Cocyclics) qui permettent d’échanger sur le thème de l’écriture, de rencontrer d’autres auteurs comme vous et surtout de trouver des bêta-lecteurs. La plupart de leurs membres ont déjà l’habitude de cette démarche.

C’est gratuit, mais la contrepartie est bien souvent de devenir vous-même bêta-lecteur – ce qui est plutôt positif, comme on l’a déjà vu. Autre avantage, il s’agit de bêta-lecteurs plus expérimentés que vos proches. Ce sont aussi des inconnus, ce qui présage une plus grande objectivité. Si vous êtes pressé ou que vous cherchez un avis plus complet, cela ne vous suffira peut-être pas.

Les professionnels de la bêta-lecture

Des sociétés et des freelances en édition ou en correction proposent aujourd’hui des services de bêta-lecture. Bien entendu, c’est payant. Et si vous envisagez de publier une saga avec des tomes de 50 000 mots chacun, votre budget va rapidement exploser. Toutefois, cette solution vous assure un avis professionnel, construit et en lien direct avec les demandes des lecteurs et des maisons d’édition.

Comment se passe ce type de collaboration ?

Une fois votre bêta-lecteur trouvé, vous pouvez lui envoyer ou lui partager le fichier de votre manuscrit. Par précaution, veillez quand même à en faire une copie en amont – on n’est jamais trop prudent ! Nous vous conseillons de privilégier un outil d’écriture collaboratif qui permet de laisser des commentaires et des avis directement en ligne, sur le document. Cela vous facilitera grandement le travail de réécriture par la suite. Traditionnellement, le bêta-lecteur vous envoie aussi un texte avec son sentiment général et ses recommandations.


Vous avez à présent toutes les clés en main pour passer à la phase de la bêta-lecture, l’une des dernières étapes d’écriture de votre roman. Grâce à cette relecture analytique par une tierce personne, vous recueillez des retours précieux, qui vous aideront à retravailler votre manuscrit. Ainsi, il deviendra bien plus que votre propre texte : ce sera une œuvre à part entière, que s’approprieront vos futurs lecteurs.

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Elodie Poivert

Plume de Talers.

Tellement fan d’Harry Potter qu’elle a appelé sa fille Hermione 🪄

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